Moscou la grande capitale et ses campagnes, l`envers du decor

(... comme le texte a ete ecrit sur le clavier russe d'un cybercafe a Irkutsk, vous remarquerez qu'il manque tous les accents et differents caracteres en francais... merci de ne pas m'en tenir rigueur ;o)

Moscou, capitale de Russie, grande ville de 10,4 millions d'habitants а 98% autochtones.
Les rues sont presque autant larges que longues et pratiquement intraversables si ce n'est par les passages souterrains, tant la circulation est dense et continue.

D'un premier abord, cette ville peut sembler froide et hautaine; la vie а Moscou est chere et puis on a vite l'impression que le centre ville ne tolere qu'une sorte d'elite.
Les femmes sont tres belles, habillees dernier cri et deambulent lascivement du haut de leur talons de 15 cm. Les hommes, au regard severe, ont fiers allures et, dans leur costumes bien ajustes, semblent tous occuper une place importante dans une grande societe. Bref, sans mechancete aucune, les moscovites aiment afficher leurs richesses et marcher droit, menton releve.

Cependant, j'ai tout meme prefere Moscou а l'elegante St-Petersbourg.

Parce que Moscou c'est LA grande ville !

On marche le long de la Moskva, on se prelasse et s'amuse а Gorki Park, on flane devant les nombreux artisans sur Oulitsa Arbat, et puis surtout, on admire la Basilique des Biens Heureux depuis la grande place rouge (qui, en passant, ne l'est pas !), on visite le majestueux Kremlin et on tressaille devant la triste et glaciale Loubianka.

Apres 4 jours passes а Mockba, nous avons pris le bus direction les alentours de la capitale qui, selon notre "super" guide, devaient representer la Russie d'autrefois, champetre et medievale.
C'est donc apres 5 heures que le bus s'est arrete а 2km de Souzdal, zone protegee (de subventions !?) et petite ville campagnarde de 12 milles habitants que nous avons rejoint а pied, sous la pluie.
Terre battue, routes innondees de nids de poule et absence de tout semblant de vie, mis а part quelques poulets qui picorent sur la route. J'ai eu l'impression d'arriver dans une ville fantome... Quel changement par rapport а la clinquante Moscou !

Bien decides а trouver le charme de Souzdal, nous nous sommes promenes sur ses sentiers et avons photographie ses jolies eglises, dont son Kremlin datant du XIe siecle. Nous avons beaucoup aime ces maisonnettes en bois, seuls habitats а Souzdal, peintes de toutes les couleurs et ornees de cadres de fenetres tailles tels des oeuvres d'art.
Nous oublierions presque que ces maisonnettes ne sont pas des maisons de vacances, que des gens y vivent et tant l'exterieur est beau que la batisse est vieille et, malgre son charme, en piteux etat. Certains diront "ils ont au moins un toit". Certes, un toit qui risque de s'ecrouler au moindre orage.

Nous n'avons pas fait long а Souzdal, juste le temps de manger un delicieux borchtch et de passer la nuit dans un ancien monastere, un des rares hotels de la ville.
Le lendemain nous avons repris la route direction Kostroma presentee comme, encore une fois selon notre "guide", une charmante petite ville au bord de la Volga. Pour tout dire, j'avais dessine un coeur а ce chapitre, tant je me rejouissais.

Pour y arriver, nous avons du changer de bus а Ivanovo. Nous avons attendu une heure, par un temps gris et pluvieux, sous le porche d'une vieille gare d'autobus en banlieue. Je ne sais pas si c'est l'odeur incroyablement forte des lattrines situees а quelques mиtres, la triste bagarre entre trois alcooliques deroulee sous nos yeux ou les nombreux fantomes qui sont lа pour etre lа, parce qu'ils n'ont pas de toit ni le choix, et que dans ce cas, peut-etre, cette gare paumee devient un endroit ou partager sa solitude. Bref, l'attente parue interminable...
C'est donc avec un enthousiasme plutot amoindri que nous sommes partis pour Kostroma, pile а l'heure. A chaque bosse sur la route, je me suis demandee si le bus allait perdre son train arriere et nous planter lа ou si c'etait plutot les roues qui allaient s'faire la malle... Apres 3 heures de "bus" roulant а une bonne moyenne de 60kmh, nous sommmes arrives а Kostroma, encore et toujours sous la pluie, avec comme seule envie, trouver rapidement un hotel.
Premier hotel, beaucoup trop cher; lа, le "super guide" a failli finir а la poubelle. Et puis nous avons cherche une bonne heure а pied avant de se voir refuser l'accueil du seul hotel correspondant а notre budget; la gerante ne faisant pas l'enregistrement de passeport, nous aurions du au prealable chercher le poste de police pour nous faire enregistrer.
Parce que en Russie, "Big Brother Poutine is watching you" !
Pour chaque nuit passee sur sol russe, l'hotel (ou n'importe quel hote - les "cff russe" pour une nuit passee dans le train par exemple) doit nous enregistrer sur une base de donnees de l'etat.

Il pleuvait, les sacs pourtant alleges devenaient lourds et nous n'allions certainement pas partir а la recherche d'un commissariat pour demander un enregistrement que peut-etre, selon l'humeur de la police, nous ne recevrions meme pas... les russes sont un peu comme ca, oui oui.

Gentiment fatigues par cette journee, nous avons finalement passe la nuit dans le train pour retourner а Moscou.
Lа encore, pour acheter un billet de train, il faut s'armer de patience et de perseverance.
Patience : au premier guichet, la grosse dame nous a repondu en russe de maniere seche sans chercher du tout а comprendre ce qu'on lui demandait. En gros, зa voulait dire "pas de train pour vous"... et quand c'est "niet" c'est "niet" !
Perseverance : nous sommes simplement passes au guichet suivant. On ressort notre bout de papier ou est ecrit notre requete en russe (lа le guide a repris du galon) et la gentille dame nous a vendu nos billets sans sourciller mais sans oublier auparavant de controler nos passeports et nous enregistrer conscencieusement.

Moscou etait dejа reveillee alors que nous descendions du train, а 5h45 du matin. Le spectacle d'une gare, а cette heure-ci dans une grande ville n'est, je pense, jamais tres rejouissant.
Nous avons pris le metro, evitant pour ne pas les enjamber comme le font les habitues, les pauvres qui dorment au sol, dans une position qui exclue toutes formes de resistance, devant les portes battantes, dans le va-et-vient de la foule.

Voilа ce qui me restera certainement de Moscou; un melange de terre battue et d'or; de maisonnettes en bois et d'eglises aux richesses eclatantes; de joailleries de luxe et de mendiants... une capitale aux deux visages. Comme partout ailleurs vous me direz, mais а Moscou, la face sombre ne s'arrete pas а ses banlieues mais, au contraire, s'etend bien au-delа.